Nous sommes vendredi 25 août 1944.La population de [b]Tergnier est évacuée vers Vendeuil, Achery,La Fère, suite aux bombardements massif des Alliés sur la gare de Tergnier. (le 11 avril 6000 bombes sont déversées par 700 avions,le 18 avril 4000 bombes par 600 avions, le 1 juin 4000 bombes par 400 avions).La résistance locale fait son œuvre de sabotages en tout genre, tandis que les Américain sont aux portes de Noyon.
Paris est libéré ce même jour, et De Gaule va bientôt descendre les Champs Élysée.
A Fargniers, il est 12h30 et il fait beau, les travaux aux champs, effectués par deux jeunes adolescents de 13 et 14 ans vont bon train.Un ron-ron lointain leur fait dresser la tête, en direction de Tergnier.Depuis quelques jours des avions doubles-queues sillonnent le ciel, à la recherche de cibles.Cette fois-ci ils sont 12,leur mission, grâce aux renseignements précis fournis par le Groupement B1 du Capitaine Dromas, est de bombarder tous les aérodromes Allemands de la région, et avoir ainsi la maîtrise du ciel;
Dans le soleil plongent aux dessus d'eux une formation de 40 FW 190 noirs.La mêlée qui s'en suit est terrible;dès les premiers engagements les P38 sont surpris par les Focke Wulf 190,et bon nombre d'entre eux s'écrasent au sol.
Appelés en renfort, 18 autres P 38 sont arrivés sur zone.
Dans les champs on observe avec prudence les combats qui se déroulent à basse altitude, car il faut se méfier des obus perdus qui pleuvent aux alentours.
Provenant de La Fère, un avion traine une épaisse fumée noire,son moteur à des ratés, et il se dirige droit sur les jeunes garçons.C'est à plat ventre qu'il entendent le crash du Fw 190.Ils sont aspergés d'huile chaude, et ne peuvent relever la tête, car l'incendie fait rage, et les munitions de l'avions sautent.Au bout d'un certain temps, tout danger est écarté, il décident d'aller voir le FW de près. La carcasse est encore fumante, et il n'y a plus de pilote.
Celui-ci est retrouvé un peu plus loin,mort, attaché à son siège arraché par le choc.Il porte encore sur lui les traces fumantes des balles de P38.Il s'agit de Otto Guttler, 22 ans.(Récit contradictoire non vérifié)
Au dessus d'eux, les FW 190 rompent le combat et regagnent leurs bases.Sur 40 FW engagés, 15 ne rentreront pas.
Pendant ce temps Wilson Harrell,vient de descendre un FW qui explose en vol au dessus de Travecy,puis un deuxième peu de temps après au dessus de Tergnier ,auquel il coupe 1/3 de l'aile gauche avant d'être à son tour touché.
Il évacue son appareil, gravement brûlé au visage et aux mains, et atterrit sur le triage de Tergnier qu'il confond avec La Fère.Récupéré in extrémis par la résistance locale, il est caché au café Morval de Quessy.Il sera rendu aux Américains vers le 2 septembre, à la Libération de Tergnier.Pour ce qui est de la chute du second FW 190, il sera incapable de renseigner les autorités sur le lieu d'impact.Entre temps les Allemands tentèrent de récupérer l'avion à l'aide de chevaux de trait réquisitionnés à la ferme Leroy (près de l'appareil tombé)
Au cours de ce combat qui fut un des plus important du nord de la France, 15 pilotes allemands ont été descendu, et sur le nombre seul 10 ont été identifiés formellement.Il reste donc 5 pilotes à retrouver dont un bon nombre d'entre eux se sont abimés dans les gravières de Travecy.
Il serait douteux que lors de la tentative de récupération du FW tombé à Fargniers, que les Allemands, n'aient pas sorti le pilote tué de la carlingue !
L'extraction de l'avion nous donnera l'explication, s'il y en a une.