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Dewoitine 520 pour le Musée
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Dewoitine 520 pour le Musée
C'est parti pour la construction d'un Dewoitine 520 pour Le Musée !
C'est à partir d'un plan forma A 4 que j'ai pu me procurer, pour dessiner toutes les pièces constitutives du 520 à l’échelle 1/3.4
Il a fallu redessiner les couple pour cette échelle !
Toutes les pièces sont ébauchées en suivant un gabarit et découpé au fil chaud
Compte tenu de la taille de l'engin et de la disponibilité des panneaux de polystyrène le travail se fait sur demi couples
Les demi pièces sont ensuite assemblées et collées suivant l'axe de vol
La table n'est pas assez grande pour y loger le fuselage !
Les ébauches seront rectifiées au montage final !i:good:
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- Message n°2
Re: Dewoitine 520 pour le Musée
On finalise l'ébauche !
Tout seul c'est pas évident
Je dois travailler par demi couple !
De grands serre joints sont utiles pour tenir les couples !
L'ébauche de la queue est finalisée !
Une partie de l'ébauche de fuselage monté .
Tout le fuselage monté fait près de 3 m voir un peu plus !
Hélas arrêt forcé pendant le corona virus et surtout à cause du décret qui m’empêche de me ravitailler en matière pour les ailes !
Pour la petite histoire
L'avion sera peint aux couleurs du groupe de chasse II/7 de la 4 ième escadrille codé "6 blanc" ayant combattu dans le nord de la France en 1940. Il était piloté par le sous lieutenant René Pomier Layarargues qui abattit successivement le 11 mai 1940 un Heinkel 111, le 19 un Dornier DO 17,le 24 un autre Heinkel 111,le 25 un troisième Heinkel 111, et le 5 juin abat un Messerschmitt BF 109 puis un autre qui n'est autre que l'as allemand Werner Moelders !
A court de munitions il fut lui même abattu en percutant une maison à Marissel près de Beauvais !
A court de munitions il fut lui même abattu en percutant une maison à Marissel près de Beauvais !
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- Message n°3
Re: Dewoitine 520 pour le Musée
Hélas plus suffisamment de matière pour construire le Dewoitine 520 !
Mais bon, après un intermède sur la maison qui dura 1 semaine, j'ai décidé d'évider le fuselage pour me permettre de récupérer de la matière pour continuer !
Il a d'abord fallu reprendre tous les couples 1 à 1 pour les retailler !
Ensuite créer une nouvelle scie plus adaptée au travail seul afin d'obtenir un résulta correct !
Les pièces étant imposantes il fallu les caler pour ne pas qu'elles bougent puis les découper selon le tracé !
Couper et modifier des couples et les adapter !
Ce qui prend un Temps énorme
Pour un résulta somme toute acceptable !
Le tas de pièces pour une partie du fuselage !
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- Message n°4
Re: Dewoitine 520 pour le Musée
Découpe de la dérive et de son volet ! :
Le volet de dérive est découpé selon le tracé du plan !
La dérive est ensuite découpée et posée sur l'arrière du fuselage !
Le volet de dérive est lui aussi présenté sur les 2 ensembles !
Le demi fuselage est monté à blanc sur une table (il fait dans les 3, 50 m environs )
Il reste encore un couple avant à confectionner !
La partie arrière du fuselage (après le cockpit) est entièrement évidée !
Une partie des pièces du fuselage déjà découpées !
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- Message n°5
Re: Dewoitine 520 pour le Musée
Sculpture sur polystyrène du capot moteur
Il faut savoir faire de la poussière à tout va pour sculpter !
Il a fallu revêtir une combinaison de peintre !
Le capot en court de confection !
Le capot avant masticage et renforcement !
Et enfin la partie centrale de l'aile taillée dans des morceaux assemblés !
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- Message n°6
Re: Dewoitine 520 pour le Musée
Pour ce qui concerne les ailes, il a fallu ruser et rassembler tous les bouts qui trainaient !
De plus pour chaque bout il a fallu aussi tracer la nervure adéquate et la couper aux dimensions requises !
Les parties externe au fuselage sont coupées puis séparées
Le montage représente des 3 parties de l'aile centrale de l'aile !
Les extrémité sont tirées de chute du fuselage .
L'aile montée sans les saumons !
Pose du moteur et capot sur la partie centrale de l'aile . Le tout sera renforcé par l'intérieur demain !
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- Message n°7
Re: Dewoitine 520 pour le Musée
Le stabilisateur du Dewoitine 520
Cette pièce fait plus de 1 mètre de large et doit être confectionnée en 2 parties pour cause de manque de matière (confinement)
Traçage de l'ébauche sur un morceau récupéré !
Traçage de la seconde pièce à l'identique !
Découpe au fil chaud suivant les gabarits !
Le stab témoin découpé !
Le stabilisateur est désépaissi grossièrement (il faudra le mastiquer pour la suite )
Les saumons du stabilisateur sont confectionnés et traités de la même manière !
Renforcement des collage de la cellule pour éviter toute rupture de manipulation !
Les pièces essentielles sont mastiquées intérieurement et renforcée à la fibre de verre !
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- Message n°8
Re: Dewoitine 520 pour le Musée
Assemblage de la cellule !
Des précautions sont prises pour assembler les différents éléments du fuselage assez fragile a cause du porte à faux !
Les assemblages sont réalisés de manière à tout équilibrer durant le séchage !
La partie avant est montée en premier !
Vient ensuite la partie arrière du cockpit !
Le tout est mastiqué en partie juste pour poncer !
La partie queue est assemblée et mise à sécher au moins une nuit !
On arrive désormais à 3,50 m de long (c'est gros ! )
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- Message n°9
Re: Dewoitine 520 pour le Musée
Voila qu'on utilise les dernières cartouches ! Plus de matière sauf quelques bouts que j'utilise pour fabriquer ce qui ne devait pas être prévu !
A savoir les trains d’atterrissage
A savoir les trains d’atterrissage
Tracé des puits de trains !
Usinage des puits en ayant pris la précaution de ne rien détruire !
Confection de la clef d'aile sur laquelle viendra prendre appui le train !
Clef d'aile en encollage ! O remarquera le dièdre de 5°
Confection des roues !
Positionnement des roues sur les puits de trains . Ils seront sans doute modifiés par la suite !
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- Message n°10
Re: Dewoitine 520 pour le Musée
Préparation au montage des panneaux d'ailes sous fuselage !
En raison de la nouvelle configuration de la construction du D 520 (adjonction du train d'atterrissage fonctionnel) l'aile doit être épaissie !
Pour passer les roues des puits de trains sont creusés dans la structure !
Une rainure est pratiqué dans l'épaisseur de l'aile pour y loger la clef d'aile qui servira de support au train !
Des plaques supplémentaires(au profil) ont été ajoutées sur la structure de l'aile !
Logement de la clef d'aile dans la rainure !
Montage grossier des roues !
Montage des plaques pour passage des jambes de trains !
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- Message n°11
Re: Dewoitine 520 pour le Musée
Préparation des trains rentrant du Dewoitine 520 !
Il s'agit tout d'abord de mettre en croix les moignons d'aile et d'en dégauchir l'assise sur le fuselage !
Les ailes sont dégauchies !
Les trains sont façonnés au tour et munis de tube alu (pour le réalisme)
Les trains sont montés sur la clef d'aile !Les jambes de forces sont des plus simples (l'avion devant être suspendu au plafond
Puis l'ensemble présenté sur l'aile (juste pour vérifier l'assemblage)
Les roues et axes de roues sont montées puis collées !(il est possible de rentrer le train sans problèmes )
Je les ai présentés sur l'aile en position sortis !
Puis en position rentrés juste pour voir ; Il faudra une petite cale de 10mm entre clef et jambe !
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- Message n°12
Re: Dewoitine 520 pour le Musée
On est sur la phase terminale de la construction !
Les couples découpés étant collés et simplement enduits, un longeron à été installé dans le fuselage pour tout rigidifier !
C'est une chute de tuyau PVC qui trainait
C'est une chute de tuyau PVC qui trainait
Il reste encore à l'ajuster ! Ce tuyau servira aussi à soutenir la casserole et l'hélice
L'écope de refroidissement est installée puis poncée et mise en forme !
Une opération délicate à réaliser celle de la formation des Karmans au ponçage !
Il reste encore l'écope sous capot, puis un ponçage conséquent et un entoilage à réaliser !
p40 curtiss- second lieutnant
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- Message n°13
Re: Dewoitine 520 pour le Musée
Un beau travail réalisé ; un merci a FRED pour le polystyrène ; sinon le DEVOITINE prend une belle forme ; félicitation encore.
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- Message n°14
Re: Dewoitine 520 pour le Musée
Montage de l'aile, une opération des plus délicate !
Les 2 demi ailes sont montées sur la clef d'aile et collées sur la partie centrale ! Un jeu d’équilibriste !
Les ailes sont calées par le dessus pour respecter le dièdre !
Pratiquement 8 heures de séchage pour que cela commence à tenir !
Finalement au bout des 8 heures l'ensemble est manipulable ,mais continuera à sécher durant la nuit suivante
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avions abattus : 1428
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- Message n°15
Re: Dewoitine 520 pour le Musée
Rien de passionnant si ce n'est que le montage du volet et de la dérive !
Le montage est effectué non sans mal car le modèle est grand et fragile !
Il restera encore à poncer et rectifier l'ajustage de la dérive !
La taille de l'engin impressionne !
Pour le reste c'est du ponçage rébarbatif !
Reste encore l'aile à renforcer
p40 curtiss- second lieutnant
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avions abattus : 386
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- Message n°16
Re: Dewoitine 520 pour le Musée
Hé bien quel super boulot ; il est super grand ; il impose ; au musée ça va donnée ; une belle maquette
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- Message n°17
Re: Dewoitine 520 pour le Musée
Quelques finitions et modifications plus tard .......!
Vient l’essai de montage
Vient l’essai de montage
Il reste les puits de train à recouvrir et quelques finitions sur le stab !
Pour ce qui est du montage seul ce n'est pas facile mais on y arrive !
Une simple tige filetée traverse le fuselage et servira pour le montage au plafond !
On va bientôt attaquer l'entoilage !
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avions abattus : 1428
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- Message n°18
Re: Dewoitine 520 pour le Musée
Entrée dans la phase peinture après entoilage !
On ne peux pas dire que c'était une opération des plus simple !
Un apprêt fut posé avec des difficultés dues en partie à la qualité de la colle qui avait tendance à se diluer et faire friper le papier d'entoilage !
Le temps à résolu ces problèmes !
Il a existé d'énormes difficultés pour réaliser la verrière qui dans un premier temps fut en alu puis en acier la seconde fois !
La phase camouflage n'est pas pour l'instant réelle
Il reste à remplacer la couleur verte criarde par un gris bleuté plus proche de l'origine !
Il s'agit ici de reproduire une semi maquette destinée à un public non averti
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- Message n°19
Re: Dewoitine 520 pour le Musée
Les teintes n'étaient pas les bonnes !(remarque de l'Adjdant Tomas grand spécialiste après dieu)
L'imprimante avait faussé les couleurs qui ne sont pas encore tout à fait exactes !
Il n'y a pas de vert clair,mais plutôt un gris bleuté sur les parties claires !
Mais bon on approche sauf encore pour le marron pas assez clair et trop rouge.
Voici la teinte supposée de l'avion !
Problème de compatibilité entre colle et peinture Celle -ci dissous la colle et j'ai refais l'intégralité de l'entoilage du dessous de l'aile !
Mais bon on avance !
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- Message n°20
Re: Dewoitine 520 pour le Musée
J'ai changé la teinte du camouflage sur les conseils avisés de 2 de nos maquettistes !
Pose des teintes plus claires en marron et en gris bleuté !
Les cocardes et chiffres sont réalisés à main levée !
Pour la dérive il a fallu trouver la couleur
Pour l'emblème du GC II/7 un pochoir à été réalisé !
Sitôt fait sitôt peint !
Le même une fois peint !
Ce que ç’a donne une fois peint !
Montage des trains et des trappes (grosses difficultés pour les mettre au point !
La même chose en position fermée !
Le dessus de l'aile camouflée !
Le dessous peint et les cocardes posées !
Les marquage terminés !
La verrière posée et décalfeutrée !
pierre- master sergeant
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- Message n°21
Re: Dewoitine 520 pour le Musée
Tu tiens le bon bout !
Encore une belle réalisation et je pense qu'ils vont être content.
Encore une belle réalisation et je pense qu'ils vont être content.
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- Message n°22
Re: Dewoitine 520 pour le Musée
On est arrivé dans la phase finale de la construction et seuls quelques petits détails sont a revoir !
Il faut s'atteler au montage
Pour l'instant la pose des ailes est correcte, cela force un peu mais c'est OK!
Au niveau des teintes cela semble à peu près correct ! Toutefois nos spécialiste de la maquette me disent que de nombreuses variantes ont existé !
Là je me suis fait plaisir en sortant le train !
L'aspect général respecte à peu près le vrai !
Le voilà bientôt prêt à affronter les plafonds du Musée !
La photo en extérieur pour comparer avec le vrai (en dessous)
Le vrai basé au Musée de l'Air et de l'Espace du Bourget, qui serait celui du capitaine Le Gloan !
Les différences ne sont pas flagrantes !
juste un petit défaut sur la verrière
JPV- Modérateur
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- Message n°23
Re: Dewoitine 520 pour le Musée
Pour la petite histoire (qui fait la Grande Histoire )
Je connaissais très peu d'As Français de la Seconde Guerre Mondiale, hormis Pierre Closterman 32 victoires, Pierre Le Gloan 18,Edmond Marin La Mélée 16, Roland de la Poype 16 ou encore, Albert Litolff 14, sans me douter qu'ils étaient si nombreux soit près de 80 si ce n'est plus !Quand à René Pomier Layaragues il se situe dans les profondeurs du classement avec seulement 6 victoires !
J'ai donc recherché des document sur cet homme sur le net !
J'ai donc recherché des document sur cet homme sur le net !
Sous Lieutenant René POMIER LAYRARGUES
Ecole de l’Air - Promotion MEZERGUES 1937
Pilote au GC II/7
1916 – 1940
Ecole de l’Air - Promotion MEZERGUES 1937
Pilote au GC II/7
1916 – 1940
Promotion MEZERGUES 1937
Extrait de la Revue « L’Air » n°582
20 septembre 1946
Escadrille « France » (1)
par le Lt-Colonel PAQUIER
20 septembre 1946
Escadrille « France » (1)
par le Lt-Colonel PAQUIER
Sur dix pilotes disparus en combat aérien, sept meurent carbonisés.
Ainsi, les occasions de vivre dangereusement n'ont pas manqué à nos aviateurs de la campagne 1939-1940, qui ne méritent ni la punition de l'oubli, ni celle du silence.
Le mercredi 5 juin 1940, une patrouille triple de chasse, soit neuf Dewoitine monoplaces 520, sous les ordres du capitaine Hugo, livre combat à quarante Messerschmitt 109, dans la région de l'Oise.Ainsi, les occasions de vivre dangereusement n'ont pas manqué à nos aviateurs de la campagne 1939-1940, qui ne méritent ni la punition de l'oubli, ni celle du silence.
Voulez-vous savoir les circonstances de cet engagement ?
Il est 5 heures du soir. Prêts au combat, les neuf avions de l'escadrille « France » croisent sur Attichy, à 15 kilomètres Est de Compiègne. Dominant la terre avec ses richesses au soleil, l'escadrille vole dans un ciel très pur, un ciel chargé d'histoire, le ciel de France : elle est chez elle.
En tête, assuré de son but, la pensée concentrée sur sa mission, très calme, le chef de patrouille qui a décision sur toute chose. Son regard clair fouille l'horizon. Sa main droite, musclée, solide, tient le manche du gouvernail de profondeur. L'altimètre de son Dewoitine marque 8 200 mètres.
Serrés l'un contre l'autre, les huit chasseurs suivent étroitement leur guide, dans une dépendance, de tous les instants, dans une constante communauté de pensée. Ils se sont si souvent entraînés ensemble, côte à côte, des heures, des journées entières, avec les mêmes soucis, la même confiance, méditant toutes les réactions de l'avion, donnant de l'accent aux moindres de leurs gestes. Ils sont prêts aujourd'hui à accomplir de grandes choses.
Fier comme un vieux « briscard », l'oeil brillant, transporté de joie à l'idée de se battre, le plus jeune pilote de l'escadrille, le sous-lieutenant Pomier Layrargues, qui sort à peine de l'Ecole de l'Air, ferme la marche.
17h 05
A ce moment, surgissent quarante chasseurs allemands. Ils sont scindés en deux pelotons volant à une altitude différente :
— L'un de quinze avions qui surviennent par la droite ;
— L'autre de vingt-cinq appareils, sections en ligne, débouchant par la gauche.
Du côté français, il y a surprise complète. Car ceux de nos chasseurs qui ont vu le premier peloton n'ont pas aperçu le second et réciproquement.
Deux secondes plus tard, les yeux des pilotes de Dewoitine se dessillent. On ne peut s'y tromper : ce sont quarante Messerschmitt !
« Tourner le dos ?... A Dieu ne plaise ! » pense le capitaine Hugo criant l'ordre d'attaque dans le radiotéléphone, Et chacun de se ruer sur un adversaire.
Net de toute crainte, le sous-lieutenant Pomier Layrargues jette un bref regard autour de lui et choisit un Messerschmitt. Il se place pour l'assaut, lorsqu'un autre « Messer » l'assaille de côté.
A l'oreille du jeune officier, venant du radiotéléphone, une voix, la voix ferme du capitaine Hugo, a murmuré :
« Tiens bon... J'arrive...»
Le sous-lieutenant Pomier Layrargues serre les dents. De tout son être, de tout son espoir, de toute sa jeunesse, il fonce. Son coeur bat violemment. Son bonheur est complet. Une seule pensée l'occupe : abattre son adversaire.
Tout près de lui, la voix amie a repris d'un accent obstiné, l'accent des moments difficiles :
« Vise, vise bien le but. Ne le manque pas...»
Le front plissé, Pomier Layrargues tire deux rafales.
De vives étincelles, puis une flamme aiguë jaillissent. L'appareil ennemi tombe. Mais son pilote, un capitaine, se ressaisit et saute en parachute.
Le Messerschmitt se fracasse au sol, tandis que l'officier allemand parvient sans encombre sur la terre ferme grâce à son parachute. Il réussit à se dissimuler pendant quelques instants dans un champ de blé et, les regards aux aguets, l'haleine coupée, il attend.
Le champ est bientôt entouré de toutes parts par une section d'hommes déployés en un vaste cercle : ce sont les canonniers d'un régiment voisin, très exactement le 195e Régiment d'artillerie lourde tractée (2).
Le capitaine allemand est capturé. On l'emmène au château de Blincourt, où se trouve l'état-major. La, l'officier prisonnier est questionné par le capitaine Drouot.
Le pilote ennemi se met tout raide au garde-à-vous. Une obstination glacée fuse dans son regard. D'une voix grave, en bonne langue de chez nous, mais teintée d'un léger accent, il articule, sans quitter des yeux son interlocuteur :
« Je suis officier prussien. »
Et, les lèvres pâles :
« Conformément aux lois de l'honneur, je refuse de donner aucun renseignement militaire. »
Aussitôt, c'est dans l'ordre, le capitaine allemand est fouillé. On découvre, dans son portefeuille gris à croix gammée, une image où lui-même est photographié en grande tenue, aux côtés du maréchal Goering... Une brève inscription, tracée au verso, ne permet aucun doute. Le prisonnier n'est autre que le fameux as de la Luftwaffe que le communiqué a rendu célèbre : Moëlders, « le fier, l'indomptable», Moëlders aux 115 victoires aériennes...
Notre sous-lieutenant avait bien choisi !
Les officiers français traitent leur prisonnier avec courtoisie et lui demandent s'il désire quelque chose :
« J'ai une petite requête à vous adresser, répond alors le capitaine Moëlders en détachant les mots. Je voudrais avoir l'honneur de connaître mon vainqueur...
Je souhaite, si possible, échanger une poignée de main avec l'aviateur français qui a réussi à m'abattre.
— Hélas, lui répond le chef d'escadron Blassou, avec une pesante mélancolie, le chasseur qui vous a « descendu » vient de tomber il y a quelques minutes. »
Moëlders se fige au garde-à-vous, puis, d'un geste raide, s'incline tout d'une pièce. Les yeux dans ceux du capitaine de la Luftwaffe, le commandant français rend à Moëlders sa croix de fer que, dans le champ de blé de la capture, l'Allemand avait perdue au moment de la poursuite.
Le chef d'escadron Blassou avait dit vrai. Le sous-lieutenant Pomier Layrargues était tombé lui aussi.
Voici dans quelles circonstances.
Aussitôt après avoir abattu le capitaine Moëlders, le sous-lieutenant, dont le visage s'éclaire, se place pour attaquer un nouveau Messerschmitt.
Tandis que, penché à droite, respirant à peine, il guette son ennemi, sûr de ne pas le laisser s'échapper, un deuxième Messerschmitt apparaît sur la gauche. En même temps, droit devant, notre pilote aperçoit, fonçant sur lui, un troisième agresseur. Enfin, dans le rétroviseur, il voit un quatrième assaillant... Un en avant, un en arrière, un sur chaque bord.
Tout n'est pas perdu !
Au lieu de se dégager, Pomier Layrargues, sans se troubler, plonge sur le premier adversaire et, lorsque trente mètres l'en séparent, peut-être moins, il déclenche deux rafales.
Soulagement : le Messerschmitt flambe.
Dans une épaisse fumée rouge, les flammes gagnent de l'empennage jusqu'aux ailerons, avec une rapidité prodigieuse. Les jets de feu montent le long du fuselage, sifflent et s'enroulent sur le mât d'antenne.
Vision sinistre : le réservoir d'essence explose et s'effondre. Les ailes enflammées s'écroulent dans le vide comme d'immenses torches de résine.
Tout orgueil résigné, le pilote allemand se lance en parachute et, sans joie mais satisfait, se pose, légèrement blessé, dans la région de Quesnel-Aubry.
17h 30. Il fait presque beau, presque doux.
Sans perdre de temps à suivre des yeux la chute de l'avion ennemi, Pomier Layrargues laisse les destinées s'accomplir et, les lèvres frémissantes, il vire brusquement à droite en montant vers le franc soleil.
Il était temps : au même instant, un Messerschmitt 109 fuse juste derrière la queue du Dewoitine.
A une seconde près, le sous-lieutenant voit « le Messer » tout près de lui à le frôler. Retenant son souffle, il entend les balles mordre la tôle du fuselage. Mais, sûr de réussir, notre pilote se dégage par un Immelmann à l'envers. Le Dewoitine pique à fond, passe sur le dos.
Sous l'effet brutal de la force centrifuge et le brusque changement d'accélération, Pomier Layrargues, - qui par bonheur s'est soigneusement attaché avant de décoller - est tiré de son siège. Le pilote ne tient plus à l'avion que par les sangles. Son coeur bat à grands coups. Ses oreilles bourdonnent. Après un bref éblouissement, ses yeux se voilent. Le ciel qui l'entoure prend une teinte rouge d'abord, livide ensuite.
Par une impression singulière, le sous-lieutenant sent comme une main qui lui serre la gorge. Ses jambes fléchissent. Les cadrans des instruments de bord, les appareils indicateurs, tout ce qu'il voit dans ses pupilles dilatées, revêt une forme ovale dont les bords cramoisis se rapprochent du centre, tel un diaphragme d'appareil photographique. Il semble au jeune officier qu'une partie de lui-même s'est détachée de son être.
Dans un prodigieux effort d'énergie, Pomier Layrargues se redresse. Tiré de sa torpeur, il s'adosse aux montants de son siège, met le manche au milieu et, agissant de la main gauche sur la manette des gaz, arrive à rétablir son appareil : le voici de nouveau en ligne de vol.
Le sous-lieutenant fait glisser le panneau vitré de sa cabine. Il respire profondément. Le vent lui fouaille le visage et lui fait grand bien. L'homme aspire l'air à pleine bouche.
A ce moment, cruellement seul, Pomier Layrargues est entouré par six Messerschmitt qui en prennent à leur aise et le mitraillent à bout portant avec des balles incendiaires. Chacun des six Messerschmitt fait une passe et revient tour à tour, sans merci, en chaîne ininterrompue, contre le Dewoitine 520 qui porte la marque de la panthère.
Pomier Layrargues garde confiance : on la perdrait à moins... Comme un jeune bélier, il fait front. Il essuie avec sa manche ses yeux injectés de sang. Mais, trois secondes plus tard, l'avion français s'enflamme. Son pilote est carbonisé. Le Dewoitine tombe comme une torche et s'écrase contre une maison de la route d'Amiens à Marissel.
Durci et calciné, le bloc moteur s'enfonce profondément dans le sol.
Témoignage des militaires du 195ème RALT
Le 5 juin 1940, le 195ème RALT a établi son PC au château de Blincourt (près d'Estrées-St-Denis) et son 3ème groupe est cantonné à Grand-Frenoy et à Sacy-le-Petit.
Vers 17 heures, au cours d'un combat aérien mettant aux prises plusieurs avions français et allemands, un avion allemand, après avoir échangé quelques bandes de mitrailleuses et quelques coups de canon, tombe, prend feu et explose à proximité de Sacy. Son pilote descend en parachute. Le combat a été suivi par le capitaine Giron du 111/195 et le lieutenant Vaux de l'état-major du régiment. Ces deux officiers s'élancent aussitôt à la recherche de l'aviateur. Giron est suivi d'un civil. L'aviateur allemand cherche d'abord à se cacher dans les blés très hauts à cette époque. Puis se croyant cerné, se constitue prisonnier et rend son pistolet automatique. C'est un grand jeune homme brun, vêtu d'une chemise bleue à manches courtes et d'une culotte grise et de bottes noires. Il n'a plus ni vareuse ni parachute. Il est assailli par le civil qui lui assène un coup de poing lui fendant l'arcade sourcilière avant que les officiers français aient pu intervenir. Le capitaine Giron se met alors en devoir de protéger l'Allemand désarmé contre la brute. Vers 17h 30, l'aviateur est conduit au château de Blincourt où il est interrogé et fouillé en présence du chef d'escadron Bassous, commandant provisoirement le régiment, du capitaine Drouot, son adjoint, et du lieutenant Vaux, officier du service de renseignements d'artillerie. Le maréchal des logis Zimmermann, (ex-chef de cabinet du maire de Marseille, M. Surleau), d'origine alsacienne sert d'interprète. Le prisonnier déclare se nommer Mölders, être capitaine prussien, âgé de 27 ans, il demande à connaître et à serrer si possible la main de l'aviateur qui l'a descendu "si proprement". Le commandant Bassous lui dit que ce n'est pas possible et lui serre la main.
Le capitaine Mölders parle quelque peu français. Il prétend avoir été abattu par un "Morane", alors qu'il pilotait un "Messerschmitt", répond à un officier qui lui demande où il a appris le français… à l'école.
Tandis que le capitaine Drouot, dans le civil médecin, panse la légère blessure de Mölders et lui donne à boire un verre de vin, on fait l'inventaire des objets qu'il avait dans les poches de sa culotte : un pistolet automatique 7,65 à manche de galalite claire, un livret de solde, un porte-monnaie avec 120 Mark, un bâton de pommade blanche pour les lèvres, une photographie où il était aux côtés du maréchal Goering, un télégramme de félicitations pour une récente décoration, la croix de Fer passée à son ruban noir, rouge et blanc (il s'agit en fait de la Ritterkreuz, la croix de Chevalier de la croix de Fer - NDE)
Le lieutenant Vaux mit ces objets dans une enveloppe à l'adresse du 2ème bureau, le prisonnier fut accompagné au dit 2ème bureau de l'armée, situé entre Senlis et Chantilly.
Le commandant Bassous rendit au capitaine Mölders sa Croix de Fer, marquant ainsi l'esprit "chevaleresque" des artilleurs français pour l'ennemi abattu mais brave.
Vers 19 heures, on retrouvait le parachute et le lieutenant Vaux découvrait dans un champ, un plan de l'alimentation en huile et des commandes de l'avion abattu. Il porta le tout, le jeudi 6 juin au 2ème bureau au cours d'une liaison au Service Géographique, puis au PC du général commandant l'artillerie de la VIIème Armée, situé au château de Mont-L'Évêque.
Le 195ème RALT fit alors mouvement et l'on n'entendit plus parler du capitaine Mölders dont la vareuse ne fut jamais retrouvée.
Témoignage de MM. Loron et Pillon au sujet d'un Bf 109 abattu vers 16 h 30 au lieu-dit Le Blanc Verrier, près du Quesnel-Aubry, qui serait certainement le second Bf 109 abattu par le sous-lieutenant Pomier-Layrargues, abattu lui-même quelques minutes plus tard à Marissel.
- Avion n° 9-6060
- Cde : 1531
- Ez n° 8-109705 -01
- GR : Ao
- Type d'appareil : Bf-109E-1
Récit de Monsieur Loron en date
du 17 avril 1942
Je soussigné Henri Loron certifie avoir assisté le 5 juin 1940 vers 16h30 au Quesnel-Aubry à une bataille aérienne au cours de laquelle tomba un avion de chasse français Dewoitine 520 n°240 piloté par le sous-lieutenant Camille Louis qui fut tué et carbonisé au lieu-dit Le Bouleau Méru. La bataille aérienne dans laquelle étaient engagés de nombreux avions français et allemands, se poursuivit vers Beauvais; un quart d'heure plus tard, un avion allemand tomba en flammes, le pilote réussit à poser son appareil dans un champ de blé au lieu-dit Le Blanc Verrier.
Le pilote allemand brûlé en diverses parties du corps fut fait prisonnier et remis entre les mains du chef de brigade de Froissy par M. Frémaud, maire de Montreuil-sur-Brèche, qui l'a en automobile à la brigade, accompagné de M. Pillon, adjoint au Quesnel-Aubry, et de moi-même.
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